Sécurité des e-mails (courriels)

Sécurité des e-mails : trois défenses…

Trois protocoles forment un rempart redoutablement efficace contre les tentatives d'usurpation d'identité et le phishing de vos courriels (e-mails).

Dans un monde de plus en plus numérique, la sécurité des e-mails est devenue un enjeu crucial pour les entreprises comme pour les particuliers. Les cyberattaques visant à usurper des identités ou à dérober des données sensibles se multiplient, et les systèmes de messagerie sont souvent la première ligne de front. Face à ces menaces, trois technologies s’imposent aujourd’hui comme les piliers de la protection des e-mails : SPF, DKIM et DMARC. Ensemble, ils forment un rempart redoutablement efficace contre les spams, les tentatives d’usurpation d’identité et de phishing (hameçonnage).

DKIM et SPF jouent un rôle similaire à un certificat, garantissant la légitimité de l’expéditeur. DMARC, pour sa part, guide les serveurs de messagerie sur la conduite à adopter en cas d’échec de ces vérifications : marquer le courriel comme spam, le livrer malgré tout, ou le rejeter. Les domaines sans configuration adéquate de ces protocoles risquent d’être classés comme indésirables ou de se faire usurper par des fraudeurs.

Qui est concerné par ces protocoles ?

 

Toute entreprise ou particulier possédant un nom de domaine (exemple : monentreprise.fr) disposant de domaines de messagerie (exemple : moi@monentreprise.fr) doit configurer ces protocoles pour protéger leur réputation en ligne et éviter que leur domaine soit utilisé à des fins malveillantes comme l’envoi de spam ou de phishing. Les entreprises qui gèrent des communications par e-mail, telles que les banques, les services de santé ou les plateformes e-commerce, sont particulièrement exposées.

 

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Le premier de ces boucliers, Sender Policy Framework (SPF), est une méthode de validation des e-mails qui permet de vérifier quels serveurs sont autorisés à envoyer des messages au nom d’un domaine spécifique. Lorsqu’un e-mail est reçu, le serveur de réception vérifie l’adresse IP de l’expéditeur contre la liste des serveurs autorisés par le domaine via les enregistrements DNS. Si l’adresse IP n’est pas sur cette liste, l’e-mail est rejeté ou marqué comme suspect.
En pratique, SPF empêche les cybercriminels d’envoyer des e-mails frauduleux depuis des adresses falsifiées. Par exemple, un pirate ne pourra plus se faire passer pour votre banque ou entreprise à moins d’avoir accès à un serveur légitimé par SPF. Toutefois, bien que SPF bloque certaines usurpations, il n’est pas infaillible lorsqu’un e-mail est redirigé ou transféré, ce qui nécessite des protections complémentaires.
C’est là qu’intervient le DomainKeys Identified Mail (DKIM). Contrairement à SPF, qui se concentre sur le serveur émetteur, DKIM garantit que le contenu du message n’a pas été modifié en transit. Il repose sur une signature numérique ajoutée à chaque e-mail, basée sur une clé cryptographique. Cette clé privée, unique au domaine de l’expéditeur, est validée par une clé publique inscrite dans les DNS.
Avec DKIM, les destinataires peuvent être certains que l’e-mail provient bien du domaine déclaré et qu’il n’a pas été altéré pendant son acheminement. Même si un pirate interceptait le message, il serait incapable de modifier son contenu sans invalider la signature numérique. En somme, DKIM agit comme un sceau inviolable, garantissant l’intégrité des e-mails reçus.
Enfin, le Domain-based Message Authentication, Reporting & Conformance (DMARC) vient compléter ce trio en renforçant les protections offertes par SPF et DKIM. DMARC permet à un propriétaire de domaine de définir des règles sur la manière dont les e-mails non conformes doivent être traités. Il dicte si les messages échouant aux vérifications SPF ou DKIM doivent être rejetés, mis en quarantaine, ou simplement surveillés.
DMARC est également un puissant outil de visibilité, car il fournit des rapports détaillés sur les tentatives de falsification. Les administrateurs de messagerie peuvent ainsi surveiller l’utilisation de leur domaine et détecter rapidement les tentatives de fraude. En combinant l’authentification de l’expéditeur (SPF), la validation du contenu (DKIM), et une politique stricte de traitement (DMARC), les entreprises peuvent efficacement protéger leur image et leurs utilisateurs contre les attaques d’usurpation.
De plus en plus d’entreprises et d’organisations adoptent ce triptyque SPF, DKIM, DMARC pour sécuriser leurs communications. Google, Microsoft, ou encore les banques et les institutions gouvernementales se tournent vers ces technologies pour contrer l’escalade des cyberattaques par e-mail. Cependant, l’efficacité de cette stratégie repose sur une adoption complète : chaque organisation doit configurer correctement ses enregistrements DNS et appliquer des politiques DMARC rigoureuses.
Alors que le phishing et l’usurpation d’identité continuent d’évoluer, l’alliance de SPF, DKIM et DMARC se révèle être l’une des protections les plus robustes contre ces menaces. À l’heure où la confiance dans les échanges numériques est plus cruciale que jamais, ces protocoles assurent que seuls les messages légitimes sont délivrés, en toute sécurité.

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